Illustration ci-dessus : peinture de Khokho RENE-CORAIL. >> Plus d’infos…

La vie professionnelle de Robert ROSE-ROSETTE (1928-1973) a été marquée par le passage du temps de la « vieille colonie » au temps de la modernité. Une révolution en quelques petites décennies, révolution au cours de laquelle les animaux ont eu une grande place et dont il a été témoin et acteur passionné !

Une des premières thèses du doctorat vétérinaire…

Plusieurs vétérinaires martiniquais avaient exercé avant Robert ROSE-ROSETTE. Un vétérinaire avait semble-t-il exercé à Saint-Pierre avant l’éruption de la montagne Pelée. La thèse de doctorat de Robert a porté sur la hernie inguinale chronique du cheval. Ce fut une des premières thèses, le doctorat vétérinaire ayant été institué en 1924.

Thèse de doctorat de Robert

Adjoint d’Edmond XAVIER

De 1929 à 1948, Robert ROSE-ROSETTE a été l’adjoint d’Edmond XAVIER à la Direction des Services Vétérinaires de la Martinique. Puis il a lui-même dirigé les Services Vétérinaires de la Martinique jusqu’à sa retraite en 1971.

Pendant la guerre 14-18, Edmond XAVIER avait combattu dans le corps des Dragons selon l’usage pour les vétérinaires.

Edmond XAVIER Directeur des Services Vétérinaires de la Martinique

1) Santé animale – Surveillance de la santé du bétail sur tout le territoire de la Martinique

Importance des animaux pour l’économie martiniquaise

Jusque dans les années 1950 les animaux étaient d’une importance vitale pour toute l’économie de la Martinique et la Guadeloupe particulièrement pour l’industrie de la canne.

Gendarmes à cheval

Les gendarmes allaient encore à cheval en 1938 et même après. Robert ROSE-ROSETTE était très souvent sollicité pour le suivi de ces animaux précieux

2) Inspection des denrées animales et d’origines animales

Le lait

La question de la salubrité du lait était préoccupante parce que les normes élémentaires d’hygiène étaient souvent contrecarrées par le climat chaud et la lenteur des transports.

Robert ROSE-ROSETTE a dispensé de nombreuses formations visant à améliorer la qualité du lait, particulièrement entre 1942 et 1945 en tant que chargé de cours à l’Enseignement technique féminin.

Très rapidement il s’agira pour les services vétérinaires, de contrôler une production laitière passée d’une production ultra atomisée à une filière organisée.

Dans les années 1960, le contrôle sanitaire des animaux introduits vivants en Martinique pour être consommés réclamait une disponibilité de chaque instant car le débarquement des animaux arrivés souvent par avion d’Amérique du Sud (Argentine, Colombie …) ne pouvait pas attendre.
Contrôle sanitaire des denrées animales (viande, poisson…) et d’origine animale (œufs, lait, charcuteries…) à l’importation par voie maritime ou aérienne.

Contrôle des abattoirs

Contrôles des abattoirs : celui de Fort-de-France était situé à la Pointe Simon près de l’actuel Pont de l’Abattoir. Il existait plusieurs autres abattoirs à la Martinique.

En plus de ces deux missions de santé et de contrôle des denrées, Robert ROSE-ROSETTE a été acteur très engagé du développement de l’élevage à la Martinique.

Importation de vivres

En effet, la dépendance chronique de la Martinique vis-à-vis de l’importation de vivres ne le satisfaisait évidemment pas.

Pour tenter de diminuer cette dépendance il a participé à :

  • l’amélioration génétique du cheptel de bovins à viande ou à lait,
  • l’amélioration du statut sanitaire des animaux et de leur bien être,
  • l’amélioration des fourrages en vue d’une alimentation de meilleure qualité pour le bétail.

La question du carême

La question du carême, période sèche pendant laquelle fourrage et même eau peuvent venir à  manquer, préoccupait beaucoup Robert ROSE-ROSETTE. Comment passer ce cap sans que certaines années les animaux ne meurent de faim ou de soif ? Robert ROSE-ROSETTE a participé à la modernisation des pratiques agricoles en Martinique :

  • Amélioration de l’accès à l’eau y compris pour les animaux
  • Amélioration des fourrages – Amélioration de la gestion des pâturages

Président de la Fédération des Eleveurs de la Martinique

Il a été Président de la Fédération des Eleveurs de la Martinique après son passage à la retraite professionnelle et a participé à l’amélioration génétique du cheptel viande par l’introduction de  Zebu Brahman américain.

Dans le même temps le cheptel laitier a vu progresser la production par vache, grâce à l’introduction souvent par insémination artificielle de gènes de races plus performantes telles que la Holstein ou la Brune des Alpes…

Prolifération des chiens errants

A partir des années 1960 la prolifération des chiens errants sera une préoccupation de Robert ROSE-ROSETTE. Dans un article de France Antilles du 10 février 1968 l’attention de la population est attirée sur les conséquences au plan sanitaire (risque de propagation de la rage) et économique (impact sur le tourisme et l’agriculture) du phénomène.

Cette question sera reprise par Françoise la fille de Robert qui y consacrera une bonne partie de sa vie professionnelle et associative.

Pôle animalier de Carrère

Sous l’impulsion de Françoise ROSE-ROSETTE, Claude MARIE-LOUISE, Véronique BEROARD notamment, à été créé le Pôle animalier de Carrère regroupant la S.P.A.M (Société Protectrice des Animaux Martinique),  l’A.G.P.M. (Association de Gestion et de Protection des Animaux de la Martinique) et le G.D.S.M. (Groupement de Défense Sanitaire de la Martinique) sera édifié. C’est aujourd’hui le siège de l’association Robert Rose-Rosette passion Martinique.

Evolution des vétérinaires à la Martinique

Et enfin, Robert ROSE-ROSETTE a été le vétérinaire traitant pour bon nombre d’animaux de compagnie. En effet le premier cabinet vétérinaire privé n’a ouvert ses portes à la Martinique que dans les années 1960 ! 40 ans après, 25 vétérinaires environ exercent en permanence à la Martinique en clientèle privée. Quelle évolution !

1932-1937 : Amélioration du cheval « créole » au travers la société hippique
A partir de 1935 : représentation de la France à la Conférence des Indes Occidentales à la Guadeloupe, Puerto-Rico, Saint-Thomas, Trinidad, Curaçao.
1939 : Achat de bétail de boucherie en République Dominicaine pour le service du Ravitaillement
1944 : Recherche de chevaux de qualité à la Jamaïque pour l’amélioration du cheval martiniquais (à la demande des éleveurs). Au passage à Port-au-Prince conférence à la faculté de médecine sur l’hygiène du lait.
1952 : Participation aux réflexions dans le domaine sanitaire en Guadeloupe, notamment la tique sénégalaise
1953 : Elevage en Guyane Française, mission demandée par le bureau agricole et forestier (bœufs et buffles)
1959 : Formation à la laiterie coopérative du Mans

1960 : Délégué du Gouvernement au congrès de la Pan American Health Organisation, Office mondial de la santé à Minneapolis Etats-Unis
1975 : Présidence de la Fédération des Eleveurs de la Martinique
Novembre 1978 : Célébration du jubilé professionnel