Un nom à tout jamais perdu, le nom amérindien

Avant de s’appeler la Pagerie le domaine a eu d’autres vies ! Le site a en effet très vraisemblablement été habité par les amérindiens.

Liliane CHAULEAU dans son ouvrage intitulé « La vie quotidienne aux Antilles françaises au temps de Victor Schoelcher » chez Hachette nous dit :
« Cette habitation passe pour être une des plus anciennes des Antilles puisque selon la tradition, les Caraïbes auraient habité son emplacement et s’y seraient adonnés à la culture des vivres de toutes espèces et notamment des légumes connus depuis toujours sous le nom de Choux-caraïbes …

Nom Xanthosoma sagittifolium – Araceae
Sous forme de feuille la plante est appelée « herbage » et sert dans des soupes.

 De fait, nous dit-on au XIX ème siècle, les racines les plus belles, les plus farineuses de cette espèce proviennent encore des terres de l’habitation la Pagerie ou des petites propriétés qui l’avoisinent. Par la suite les Caraïbes s’y seraient maintenus et y auraient dit-on travaillé sur les terres des colons qui s’y installèrent … »

L’hypothèse de l’occupation du site par des Amérindiens est confortée par l’exhumation d’une hache précolombienne par Robert ROSE-ROSETTE dans les ruines de la sucrerie.

Hache précolombienne

La Petite Guinée

C’est la première appellation connue du domaine de la Pagerie à l’époque coloniale.

L’appellation « Petite Guinée » vient très probablement du fait que des esclaves en provenance de la région dite « Guinée » aient servi sur cette plantation. En effet de nombreux esclaves provenaient de la côte occidentale de l’Afrique dans le cadre du commerce triangulaire entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques.

Carte du commerce triangulaire des esclaves

La Sanois ou Sannois

Dès 1726 la famille DES VERGERS DE SANNOIS dont est issue Rose-Claire DES VERGERS DE SANNOIS la mère de Joséphine, est propriétaire à la Martinique d’un vaste domaine agricole organisé selon le même schéma qu’à Saint-Christophe, Saint-Domingue ou la Guadeloupe, un schéma de type colonial.

En 1750 les grands parents maternels de Joséphine, exploitant l’habitation sucrière de la Petite Guinée, celle-ci prend le nom de « la Sannois ». Il était en effet d’usage courant à cette époque que l’habitation porte le nom de ses propriétaires.

En 1751, l’habitation produisait essentiellement du sucre et aussi du cacao, du coton, du café, du manioc, de l’indigo…

L’habitation L’Hermitage qui deviendra plus tard propriété des LEYRITZ en faisait partie.
Puis en 1762, Rose-Claire DES VERGERS DE SANNOIS épouse Joseph Gaspard TASCHER DE LA PAGERIE.

Habitation sucrière

La Pagerie dans le Loir-et-Cher

Le grand père paternel de Joséphine, Gaspard Joseph TASCHER DE LA PAGERIE a habité la propriété de la Pagerie sur la commune de Viévy-le-Rayé, propriété qui appartenait déjà à ses parents. Puis en 1726, « Gaspard Joseph passe à la Martinique» selon l’expression en usage alors.

Corps des bâtiments du lieu dit La Pagerie sur la commune de Viévy-le-Rayé commune d’environ 500 habitants dans le Loir-et-Cher. Photos Félix ROSE-ROSETTE 1950

La Pagerie

A partir de l’union de Joseph Gaspard TASCHER DE LA PAGERIE avec Rose-Claire DES VERGERS DE SANNOIS, le domaine prendra le nom de La Pagerie qui restera celui de tout le quartier jusqu’à nos jours.

L’actuel golf des Trois-Ilets, lieu qui appartenait jadis aux TASCHER DE LA PAGERIE.

La Petite Guinée à nouveau

En 1985 Robert ROSE-ROSETTE attribuera à nouveau le nom de Petite Guinée à la parcelle où il fit construire sa dernière maison juste au-dessus du foyer principal de la Pagerie.

Vue de la baie de Fort-de-France à partir de la Petite Guinée de 1985